Posté le: Sam Sep 07, 2013 11:16 Sujet du message: Une Bonne Nouvelle
Bonjour à tous, comme le site me paraît toujours très animé, je me suis dit je vais leur faire part d'une petite nouvelle que j'ai écrit et qui se lit rapidement. Donc, je souhaite à tous une bonne lecture de cette brève
L’anniversaire de Gertrude
Ils étaient tous réunis autour de la table de la cuisine pour fêter le treizième anniversaire de Gertrude, assise face à ses grands-parents. Ceux-ci se tenaient à une des extrémités de la table, leurs chaises respectives formaient un angle. Henri, le grand-père, la soixantaine passée, vêtu d’un beau gilet pour l’occasion, discutait avec Charles, le père de Gertrude.
Un homme brun de quarante cinq ans, une moustache mal taillée qui le vieillissait de cinq années. Hélène, la mamie, un visage ayant peu de rides ; les cheveux gris roulés dans un chignon, regardait sa petite fille et son petit-fils, Pierre.
Âgé de dix ans, lui aussi dans une chaise face à son père mais assis sur les genoux comme aiment bien le faire les enfants de son âge. Il regardait tantôt sa sœur, tantôt sa mère, Françoise.
Debout derrière lui, cette jolie femme brune ; les cheveux ondulés ; la poitrine généreuse ; de taille moyenne ; tenait dans ses mains l’appareil photo pour immortaliser cet instant. Pierre, impatient, le regard malin, se demandait quand viendrait le moment de déguster le gâteau. À quel moment pourrait-il avaler une part de ce goûter occasionnel ?
Il avait vu Gertrude et sa maman préparer ce délicieux gâteau fourré et nappé au chocolat. La bonne odeur de ce mets si savoureux embaumait toute la cuisine. On appréciait la chaleur dégagée par le four en cet après-midi de mai, les premières chaleurs de ce printemps tardaient à venir.
Henri était soulagé de voir son gendre, Charles, déboucher enfin cette bouteille de mousseux posée sur la table depuis un bon moment. Les adultes prirent tous une coupe de ce Saumurois. Les enfants, quand à eux, eurent droit à un verre de limonade.
Charles se leva de sa chaise et se dirigea vers le couloir pour y disparaître un instant. Il revint avec un gros cadeau soigneusement enveloppé et orné d’un joli nœud doré. Pierre écarquillait ses yeux et enviait sa sœur. Qu’est-ce que pouvait bien contenir une aussi grosse boîte ?
Gertrude rougissait et souriait, le visage chargé d’acné caché par de grandes mèches de cheveux très bruns. Son père posa le cadeau devant elle en précisant :
— Tu as bien travaillé à l’école Gertrude, tu l’as bien mérité.
Françoise se précipita pour aider sa fille à ouvrir le paquet en faisant attention de préserver l’emballage. Il devrait resservir pour un futur cadeau de Noël. Pas de gaspillage !
Dans la boîte, il y avait une grande et magnifique poupée avec plein d’articles pour la coiffer et la maquiller. Les parents de Gertrude avaient fait là, un achat important. Ce cadeau avait dû coûter cher. Mamie Hélène se leva à son tour et sortit de la maison pour se rendre dans la voiture de son mari. Elle revint avec, elle aussi, un cadeau. Celui-ci était plus petit. Hélène le donna à sa petite fille qui se dépêcha de l’ouvrir. Le papier d’emballage déchiré laissa apparaître un boîtier plastique.Charles était un peu vexé que sa fille prête aussi peu d’attention à la poupée. Il se resservit un verre de vin mousseux.
Le petit boîtier plastique tout en longueur contenait une montre fantaisie. Gertrude sourit et la mit à son poignet.
— Et la poupée ! lança Charles, elle ne t’intéresse pas ?
— Si mais…
— Alors, finis de la déballer ! reprit durement Charles.
Gertrude s’exécuta sentant que son père commençait à avoir le vin mauvais. Habituée à le voir prendre subitement la mouche quand il avait consommé de l’alcool, elle savait qu’il valait mieux ne pas le contrarier. Elle ouvrit donc la boîte contenant la poupée et commença à retirer les élastiques qui tenaient les éléments. Au fond d’elle-même, elle se sentait ridicule de jouer ce jeu. Elle n’avait pas envie de déballer cette poupée, ça ne l’intéressait plus. Comment l’annoncer à des parents qui ne se rendaient pas compte ou qui refusaient de voir que leur fille grandissait ?
Françoise prenait des photos. Pierre lui tirait le pull en demandant quand viendrait le gâteau. Charles et son beau-père relataient des souvenirs. Gertrude se sentait seule et désespérée. Voyant que son père la regardait du coin de l’œil en grinçant des dents, elle jouait avec les élastiques qui servaient à tenir le maquillage de la poupée.
Brusquement, Charles se leva et gifla Gertrude de manière brutale.
—Tiens ! Tu l’as bien méritée celle-là. Je n’aime pas quand tu me regardes de cette façon.
Françoise prit à son tour la parole pour sermonner sa fille:
— Écoute ! Toi aussi, tu l’as bien cherché. Tu ne vois pas que tu fais du mal à ton père ? Lui qui était si content de t’offrir cette poupée. On ne sait plus comment te faire plaisir. Ton frère, lui, ne se plaint jamais et sait se contenter de ce qu’il a.
— Mais c’est l’âge bête ça. observa le grand-père
— Tu étais pareille à son âge Françoise. ajouta la mamie en jetant un regard complice à sa petite-fille.
Gertrude ne versa pas une larme et fit la moue en continuant de regarder son père d’un air narquois. Elle le maudissait. Comment pouvait-il faire semblant de ne pas voir cette petite poitrine que sa fille essayait d’arborer fièrement ? Et cette mère idiote qui, à aucun moment ne lui avait parlé de sexualité. De quoi avaient peur les deux parents arriérés ?
Seule Mamie comprenait Gertrude et lui avait secrètement expliqué comment se préparer à grandir.
— Papa, Maman, je n’ai plus l’âge de jouer à la poupée. sortit Gertrude en se mettant debout.
— Et pourquoi ça ? Non mais pour qui tu te prends pour nous parler de cette manière ? rétorqua Charles
— Pour une fille de treize ans qui a eu ses premières règles aujourd’hui !!!
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